.......Nous voici donc partis ,enfoncés de notre mieux ,dans le coupé de la diligence vieux jeu, qui nous transporte à Aumale.Les sept petits chevaux, la queue coquettement troussée, les grelots au collier, nous emmènent vivement, trottant leur trot cadencé et soutenu.
Nous traversons Sidi-Moussa,situé sur l'oued-Djemaa. La route passe au milieu de terres bien cultivées, sur lesquelles s'élèvent les pittoresques haouchs ( fermes) turcs ou arabes ,aux fenêtres étroites et grillées, blanchis à la chaux, encadrés d'Orangeraies.
Encore un temps de trot et nous sommes à l'Arba. Pendant que l'on change de chevaux, nous parcourons le village en entier de construction française. (...).
Tout en devisant, nous passons par Sakhamoudi, point culminant de la route d'Alger à Aumale. Gravés sur le roc sont les noms du maréchal Bugeaud et du colonel Molliere, du 13° léger,qui y bivouaquèrent lors de l 'expédition de Kabylie.
Nous brûlons Ain Beurd et nous sommes à Tablatt. Rien de remarquable, Tablatt, commune mixte, possède un administrateur civil, dont les cavaliers bleus animent seuls la rue principale, qui n'est autre que la grand route.
Nous déjeunons fraternellement avec le père Louis, les deux autres voyageurs, un M'zabite et un juif,marchands à Aumale, se contentèrent d'une galette arrosée de quelques gorgées d'eau.
Les deux heures accordées pour déjeuner sont écoulées , en route.
A quelques kilomètres,le moulin de Si-Allal, sur l'oued Zar'ouat. Puis El Bethom ( les frênes) et Bir-Rabalou,notre dernier relai.