Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 septembre 2016 4 08 /09 /septembre /2016 16:09

.......Nous voici donc partis ,enfoncés de notre mieux ,dans le coupé de la diligence vieux jeu, qui nous transporte à Aumale.Les sept petits chevaux, la queue coquettement troussée, les grelots au collier, nous emmènent vivement, trottant leur trot cadencé et soutenu.

Nous traversons Sidi-Moussa,situé sur l'oued-Djemaa. La route passe au milieu de terres bien cultivées, sur lesquelles s'élèvent les pittoresques haouchs ( fermes) turcs ou arabes ,aux fenêtres étroites et grillées, blanchis à la chaux, encadrés d'Orangeraies.

Encore un temps de trot et nous sommes à l'Arba. Pendant que l'on change de chevaux, nous parcourons le village en entier de construction française. (...).

Tout en devisant, nous passons par Sakhamoudi, point culminant de la route d'Alger à Aumale. Gravés sur le roc sont les noms du maréchal Bugeaud et du colonel Molliere, du 13° léger,qui y bivouaquèrent lors de l 'expédition de Kabylie.

Nous brûlons Ain Beurd et nous sommes à Tablatt. Rien de remarquable, Tablatt, commune mixte, possède un administrateur civil, dont les cavaliers bleus animent seuls la rue principale, qui n'est autre que la grand route.

Nous déjeunons fraternellement avec le père Louis, les deux autres voyageurs, un M'zabite et un juif,marchands à Aumale, se contentèrent d'une galette arrosée de quelques gorgées d'eau.

Les deux heures accordées pour déjeuner sont écoulées , en route.

A quelques kilomètres,le moulin de Si-Allal, sur l'oued Zar'ouat. Puis El Bethom ( les frênes) et Bir-Rabalou,notre dernier relai.

Partager cet article
Repost0
6 septembre 2016 2 06 /09 /septembre /2016 13:03

Dans un livre récemment publié, un écrivain conservateur ,M.Hugues le Roux, décomposait comme il suit la population blanche du centre de Tablatt, près d'Alger :un juge de paix et son suppléant, un greffier et son commis, un interprète et son commis, un huissier, un receveur des postes, un gendarme, un receveur des contributions, un porteur de contraintes, un garde des forets et dix forestiers, une maitresse d'école, un garde des eaux, un garde champêtre et quatre .....colons!

La revue socialiste.1897.

Partager cet article
Repost0
4 septembre 2016 7 04 /09 /septembre /2016 22:44

Les Béni Slimann de la montagne fabriquent aussi un peu d'huile, par les procédés Kabyles, et la vendent en majeure partie aux Béni Slimane de notre région; un moulin installé à la française, appartenant à un Caïd, a existé à Tablat, où un des Mahi-Eddine a récemment installé aussi un moulin à grains mécanique.

Le commerce est aussi à peu près purement local chez le Béni-Slimann (..).

On n'y trouve ni boutique, ni magasin et les approvisionnements ne peuvent se faire qu'à Tablatt. Ce sont surtout les Béni-Ouatas et les gens de Tourtathine qui fournissent la plaine de la Mitidja de bois et de charbon;ils partagent cette spécialité avec les Béni-Micera.

Les tuiles et les briques cuites sont fabriquées un peu partout chez les Béni-Slimann; mais ceux qui montrent le plus d'activité et en même temps une véritable adresse dans ce travail sont les Ouled Mezrenna. Beaucoup d'entre eux travaillent comme tuiliers ou comme maçons, soit chez les contribuables soit dans les tribus voisines et jusque chez les Adaouras d'Aumale.

Joly. 1903

Partager cet article
Repost0
3 septembre 2016 6 03 /09 /septembre /2016 21:09

Il n'est pas rare de voir un indigène se rendre à pied, de son douar à Alger, distant de 60 à 70 km, escortant un âne chargé de poules ou de paniers plein d'œufs n'ayant d'ailleurs d'autre dépense dans ce voyage que les quelques sous réclamés par le cafetier maure chez lequel il passera la nuit; car ses provisions, c'est une simple galette de blé ou d'orge emportée de chez lui.

Les Béni Slimann sont ainsi pour Alger les grands apprivisionneurs d'œufs et de poules,de même qu'ils sont ses fournisseurs de gibier par excellence.

Joly. 1903

Partager cet article
Repost0
3 septembre 2016 6 03 /09 /septembre /2016 11:05

Il y a deux à trois ans, les indigènes n'aimaient pas non plus parcourir la nuit les sentiers du Djebel Chaif, parce que les lions y avaient élu domicile. Ils révélaient leur présence par des rapts d'animaux domestiques effectués nuitamment. C'est la partie de l'Atlas comprise entre Blida et Tablatt, très sauvage, très tourmentée, puis, dans le Djebel Chair, les inextricables halliers de Dréa Elouoste, qui paraissent leur dernier asile.

Joly 1903

Bulletin de la société de géographie d'Alger.

Partager cet article
Repost0
28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 12:55

Pétition adressée au Senat par les caïds et le cheikhs de la commune de Tablat en 1896.

" Le mal dont nous nous plaignons n'est qu'un cas particulier d'une situation générale,il réside plutôt dans les lois que des hommes, c'est pourquoi notre plainte doit monter jusqu'aux législateurs.'"

............

" Comme remède a nos maux,nous ne reclamons pas une assimilation administrative et politique par laquelle nous ne serons pas mûrs de longtemps et qui ne serait que l'organisation du desordre et du chaos. Nous reconnaissons être des mineurs, avoir besoin d'être gouvernés avec autorité,mais nous sommes les pupilles de la .........France...........

Partager cet article
Repost0
19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 13:11

( Commentaire et réflexion d'un journaleux sur l'appel d'offres pour la construction d'une école à Harzoun - douar à Bouira ).

(...) Heureusement que ce danger n'est pas à craindre avec les Indigènes.Leurs mœurs les empêchent d'envoyer leurs filles dans nos écoles. Quant aux garçons, ils sont obligés de garder les troupeaux ou les gourbis.Et alors ,l'école indigène d' Harzoun -éternuez !- deviendra comme l'école indigène de Tablat.On a été obligé de la fermer parce qu'il n'y avait qu'un seul élève que se disputaient deux instituteurs.

Dépensez si vous le voulez de l'argent pour les Indigènes, mais avant de leur construire des écoles, faites leur des routes, aidez-les à vivre convenablement. Avant de leur donner l'instruction, donnez leur du pain !

Jean-Pierre

Le petit Bouira , n 12

Samedi 10 mars 1894

Partager cet article
Repost0
25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 10:21

Médecine et hygiène des pays chauds et spécialement l'Algérie et des colonies.

Dr Armand, Adolphe 1859.

Suite .....

Nous pensions avoir terminer ce repas homérique, quand les esclaves apportèrent, suspendue à une barre appuyée sur leurs épaules, une chaudronnée de kous-kous, sorte de grosse semoule cuite à la vapeur, et dont l'énorme tas était abondamment parsemé de belles volailles au gros sel. Nous en goutâmes par curiosité, mais notre hôte et son frère lui firent profondément honneur. En effet, le goût de chaque convive pour le kous-kous se mesure à la profondeur du trou que l'on fait au tas de cette pâtée, en puisant avec une espèce de cuiller de bois, dans la portion qu'on a détrempée en face de soi avec du lait versé à mesure. Un temps d'arrêt dénotait que les estomacs étaient amplement satisfaits; le frère du kalifa fit entendre un éructation dont la sonorité nous fît douter qu'elle lui eût involontairement échappé. Presque aussitôt le kalifa lui-même surpassa son frère. - C'est donc une habitude de famille ?...- dis-je à Ibrahim, resté debout par bienséance, et pour mieux remplir son rôle d'interprète, dont il s'acquittait avec une rare intelligence. - C'est, répondit-il, la meilleure preuve qu'on puisse donner qu'on a bien tiré parti d'une diffa. - Ainsi la sobriété de l'Arabe, même du meilleur ton, lui fait un devoir d'usage d'aller jusqu'à la semi-regurgitation, quand une bonne occasion se présente, et d'en faire la preuve significative. Le kalifa nous invita ensuite à allumer un cigare; pour lui, il se retira momentanément chez ses femmes, sa qualité de marabout ne lui permettant pas de prendre part à cette vaporeuse délectation, devenue si généralement complémentaire au repas, et en quelque sorte l'assaisonnement de la tasse de moka.

Après notre festin on emporta la grande marmite de kous-kous, avec le reste de la desserte que les gens de service ajoutèrent à d'autres aliments spécialement préparés pour eux, notamment des moutons encore au pal où on les avait rôtis.

Nous avions suivi avec curiosité les détails de notre diffa, nous ne fûmes pas moins attentifs à aller voir comment s'en tiraient les hommes du goum.Ils mangèrent comme des gloutons, il est vrai qu'ils avaient dû prendre appétit à la fantasia échevelée qu'ils avaient en nous précédant. Fin......... .

Partager cet article
Repost0
14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 11:24

Médecine et hygiène des pays chauds et spécialement l" Algérie et des colonies

Dr ARMAND,Adolphe 1859

 

 

 

  Nous trouvant sur la route d"Aumale, au camp de Tablat, en mai 1848, le kalifa May-Eddin nous invita a une diffa, dans le nid d" aigle qu"on lui construit sur les crêtes du Petit-Atlas. Le 17, de grand matin, Ibrahim son neveu, qui servait d"interprète ,et un autre cavalier vinrent nous chercher au camp.Il eût voulu emmener tout le corps d"officiers, et ce fut a regret qu"il en vit une partie obligés de refuser, pour affaires de service, ses pressantes invitations. Nous avions trois heures de marche a faire a cheval, par des chemins escarpés. Au premier mamelon que nous eûmes franchi nous trouvâmes le kaîd, frère du kalifa, avec quatre autres cavaliers. au tiers de notre course nous aperçûmes un autre groupe d"une vingtaine de cavaliers arabes, c"étaient le kalifa et son goum venant a notre rencontre, et qu"en nous voyant firent avec ensemble une salve de mousqueterie. Après maintes salutations réciproques, les cavaliers du goum,quittant leurs burnous qu"ils remettaient a deux Arabes muletiers, se montrèrent en grande tenue de combat, et partirent par deux au galop , malgré l"étroitesse des sentiers ,mettant en joue et tirant ensembles pour retourner et recommencer leur fantasia. Les flancs rocheux et boisés de l"Atlas furent bientôt gravis, le kalifa lui-même l"avait dit: on ne s"aperçoit pas du chemin quand on reçoit des amis. Une dernière salve prévint de notre approche les gens de la maison de May-Eddin, dont on apercevait de loin les blanches constructions franco-arabes. De magnifiques chevaux paissaient dans les prairies d"alentour,des gourbis surgissaient ça et la comme des chalets sur des coteaux verts et fleuris,au milieu des bois de pins et de chênes lièges,puis nous passâmes devant la mosquée destinée tout a la fois a la priere et a la sépulture des membres de la famille. Trois groupes de bâtiments s"offraient ensuite, un pour les gens de service,un pour les etrangers,l"autre exclusivement résérvé a la famille. Nous mimes pied a terre devant la grande porte d"entrée ou des palefreniers vinrent prendre nos chevaux, et après avoir traversé une cour intérieure a la mauresque, nous suivimes le kalifa dans la salle de reception s"ouvrant sur la galerie du premier étage.Le parquet était couvert de beaux tapis,des peaux de lion et de panthère étaient étalées le long des divans, et sur des sièges de diverses formes. Ce luxe faisait contraste avec la simplicité, je ne dirai pas du plafond,mais de la toiture dont la charpente laissait voir des solives mal équarries. Les murs simplement blanchis au platre étaient garnis de panoplies de yatagans, de flissas, de pistolets, de carabines, de tromblons entre lesquels étaient appendus deux tableaux d'Horace Vernet, par infraction faite, en souvenir de l'éminent artiste, à la règle iconoclaste du Coran. A l'une des extrémités de la salle était un lit de camp pour les gardes, et immédiatement au-dessus la soute aux poudres. Au milieu était en sorte de table-support un large billot cylindrique en cèdre, sur lequel on nous servit des dattes et du café. Peu après deux esclaves apportèrent, sur un vaste plateau, un mouton entier parfaitement rôti. Groupés autour, assis sur des escabeaux garnis de peaux de bêtes fauves, une pièce de toile déroulée sur nos genoux de l'un à l'autre  en guise de serviette continue, nous regardions notre hôte allait s'y prendre pour le dépécer. Il nous engagea tout simplement à faire comme lui, c'est à dire à déchirer des doigts les quartiers qui pouvaient nous convenir. Il vit bientôt que nous savions aussi nous servir au besoin de la " fourchette d'Adam", avec laquelle il fallut nous résigner à continuer tout le repas composé de vollailes bouillies, fricassées et rôties, d'artichauts, d'épinards,d'asperges, de ragôuts de mouton, d'oeufs, de crêpes, d'espèces de quenelles frites, etc. Galettes à l'anis pour pain, eau et lait pour boisson, que l'échauson verculs au goût de chacun, dans une coupe de cristal passée à la ronde.  A SUIVRE!!!!!

Partager cet article
Repost0
5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 11:47

 

Arrestation d'un Caïd- Le parquet d' Alger instruit en ce moment contre le caïd de Tablat,Si Touhami ben Mahieddine,dénoncé par ses cousins comme étant détenteur d'un arsenal de vieilles armes.

La police de sûreté envoyée pour perquisition chez le caïd,allait revenir bredouille,lorsqu'un gendarme,apercevant dans l' habitation du caïd un mur dissimulé eut l'idée de frapper dessus avec le fourreau de son sabre " ça sonnait creux'.

On fit venir un maçon et dès le premier coup de pioche on découvrit derrière le mur,un véritable musée de vieux fusils a pierres,de fusils a pistons,de pistolets de yatagans et de sabres arabes.

On ramassa toutes ces armes au nombre de 160 et le caïd fut amené a Alger où il a été écroué.

 

L'Indépendant de MASCARA, le 17. 03. 1892.

 

Partager cet article
Repost0